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Beauté-famille-sexualité

Le but de ce blog est de parler de la beauté, de la famille et de la sexualité en prenant appui sur la communauté Guin et Mina. La communauté Guin et Mina a une culture riche de plus de 3,5 siècles mais peu connue. Aujourd'hui, cette communauté n'est visualisée qu'à travers les pratiques sexuelles peu positives d'une minorité de femmes guinnou ou Mina. Ce blog revisite l'organisation sexuelle du peuple Guin et Mina à travers le temps (approche diachronique) afin d'en tirer des inspirations susceptibles de façonner notre mode de vie contemporain. Mot clés : #Beauté, #Sexualité, #Famille, #Guin, #Mina

L'histoire du peuple Guin/Mina

La création de l'aire culturelle Guin/Mina (à cheval sur le Togo et le Bénin).

Au cours du 17è siècle, par vagues successives, des immigrés seraient venus de diverses régions du Ghana en quête de terre d'accueil. Les uns venant de Gȃ, GƐngbo, Gold Coast, etc. ; ceux-là sont appelés les "GƐn", Guen ou Guin (selon les orthographes, mais le son de toutes ces appellations est guin),  et, les autres venant d'El-Mina sont appelés les Mina. Ils fuyaient, pour la plupart, des guerres de suprématie. Certains étaient des pêcheurs, d’autres des commerçants (maritimes) ou des agriculteurs. 

Au départ, les uns et les autres s’étaient installés sur le même espace à Glidji et à Aneho (encore appelé le « Petit-Popo »), situés dans le Togo actuel.

Ils se sont organisés en dynastie (surtout les Guin) et s’adonnaient à des activités florissantes de commerce avec les Occidentaux (dont la traite des esclaves). Ils faisaient également la pêche maritime et fluviale, l’agriculture ou encore la chasse.

En toute vraisemblance (provenant de l’histoire des Guin), hier comme aujourd’hui, le principal palais royal des Guin se trouve à Glidji, leur premier lieu chute. En effet, les premières vagues d’immigrés Guin atterrirent à Glidji vers 1660 avec leurs divinités. Chaque clan avait émigré du Ghana avec sa divinité (voir photos montrant les lieux d'implantation des divinités à Glidji).

L'histoire du peuple Guin/Mina
L'histoire du peuple Guin/Mina
L'histoire du peuple Guin/Mina
L'histoire du peuple Guin/Mina

Le premier roi des Guin serait appelé Foli Bébé. Lorsque ce dernier arriva dans la région où il s’était installé, celle-ci relevait sans doute encore du ressort du royaume de Tado -déjà en décadence-. Foli Bébé aurait trouvé sur les lieux un chasseur nommé Gli ; il le tua, l’enterra et construisit le village sur sa tombe ; d’où le nom de Gli-dji -sur Gli- (Cornevin, 1989, 133). Aujourd’hui, la statue de Foli Bébé luit à l’entrée de la ville de Glidji (voir photos ci-dessous).

L'histoire du peuple Guin/Mina
L'histoire du peuple Guin/Mina

L’aire culturelle Guin est aujourd'hui située aux pieds de deux États – la république du Bénin et celle du Togo-. Toutefois, elle est considérée comme « un pays » ; sinon comme « un royaume » à part entière : dans les documents officiels, on retrouve les mentions telles que « pays Guin » ou « royaume Guin ». Et pourtant cet espace traverse, depuis le découpage colonial, deux États séparés par une frontière située à Hylacodji. Seulement dans le vécu réel des peuples et d'un point de vue culturel, cette frontière semble ne pas exister (voir carte de l'aire culturelle Guin). Les Guin et Mina du Togo et du Bénin sont des cousins.

L'histoire du peuple Guin/Mina

L'aire culturelle Guin continue d'être organisée en dynastie et administrée par plusieurs rois : les rois claniques qui trônent à Aneho et à Agoué ; ils entretiennent entre eux des rapports horizontaux et le roi des Guin qui trône à Glidji. Ce dernier entretient avec les autres rois des rapports hiérarchiques. Le royaume Guin a son calendrier lunaire spécifique et un nouvel an différent de celui romain.

L'histoire du peuple Guin/Mina

Un siège royal en pays Guin

Les ancêtres des Guin et leur trajectoire migratoire

Le document d’histoire, édité par le Palais de Lolan en 2007, nous apprend que la trajectoire des Guen ou Guin, est partie de Mori (à Cap-Coast) jusqu'à Aneho en passant successivement par Accra (Guingbo), Glidji et Agokpamé.

Au départ de l’histoire des Guin, un premier ancêtre du nom de Boê-Tono émigra de Mori (à Cap-Coast) par la mer et atteignit Accra en 1550. Il s’installa à l’endroit appelé Toumêtê. Un autre le seconda, peu de temps après. Son nom était Lakoté. Les deux ancêtres allèrent plus tard fonder le quartier Gbesse à Accra. Ce quartier était surnommé Guingbo dont dérive l’appellation Guin, le premier nom de l’actuelle ville d’Accra au Ghana. Le royaume Gaou Guin, installé au débouché maritime des grandes routes commerciales de l’intérieur, bénéficiait alors d’une suprématie importante sur les peuples voisins (Ashanti et Akwamu). Un troisième ancêtre du nom d’Otou Onoukpou, les rejoignit plus tard. Ils créèrent aussi un autre quartier appelé Mahuia à Accra.

Une guerre de suprématie les opposa, peu après, aux Ashanti. Otou mena vaillamment le combat aux côtés de ses frères et les Guin en sortirent victorieux ; ce qui leur valut le surnom de Ahuawoto (guerrier, en français). Ils signèrent un pacte de paix avec les Ashanti qui, en guise de récompense, leur offrirent un tam-tam appelé Bem-Bem qui symbolise la bravoure des Guin. Ce tam-tam ne se joue qu’une fois l’an.

Une autre guerre opposa, plus tard, les Guin aux Akwamu. En effet, les Akwamu, installés aux confins septentrionaux du royaume, jalousaient le commerce florissant que menaient les rois Guin avec les différents navigateurs européens qui se pressaient alors sur la riche Gold Coast. Les Akwamu, désirant briser le monopole du commerce détenu par les Guin, leur déclaraient la guerre. Cette guerre, ajoutée aux différends internes, fut à l’origine du départ des Guin d’Accra vers les années 1660.

La sœur aînée du roi des Guin d’alors (le roi Kankue) et deux princes partirent en bateau vers le sud-est et accostèrent dans les environs de l’actuel Vodugbé (Gui vémé) ; mais trouvant l’endroit insalubre, ils marchèrent vers le nord pour s’installer sur les rives du lac Togo à Glidji et Zowla. Les deux princes s’appelaient Laté Assiadu et Laté Bewu. Ils appartenaient au clan Akagban des Guin. Ce sont les ancêtres des Lawson. Cette trajectoire des émigrés Guin dura 20 ans. Ils s’installèrent à Glidji en 1680.

Mais, les deux princes ne séjournèrent pas à Gblidji pendant longtemps : leur profession (la chasse) les amenait à s’installer à Agokpamé (ce qui signifie la cour des rôniers), un milieu riche en gibiers.  Des deux princes, seul un (Laté Bewu) eut des enfants. Il prit pour épouse Adakou-Hon, la sœur du deuxième roi de Glidji appelé Assiongbon Dandjin. Le couple donna naissance à plusieurs enfants dont l’aîné prit le nom de Latévi Ayiku (ou Weku).

En 1734, des explorateurs anglais de passage à Aného étaient confrontés à des problèmes de communication avec le milieu. Ils firent au roi de Glidji la proposition de leur confier un de ses fils pour être formé en Angleterre pour leur servir d’interprète plus tard. Le roi accepta leur proposition. Mais, lorsque le roi en fit part à ses épouses, celles-ci s’y opposèrent. Pour ne pas revenir sur sa parole, le roi se tourna vers son beau frère Laté Bewu à Agokpamé. Ce dernier accepta l’idée et lui confia son fils aîné Latévi Ayiku. Celui-ci partit en formation en Angleterre pendant 18 ans. À son retour en 1752, il rejoignit ses parents à Agokpamè.

Mais, sur accord de son oncle maternel, le roi de Glidji, Latévi Ayiku s’installa à Aného dans le but de faciliter le contact de sa communauté avec les Européens. Il créa, en 1753, le quartier de Fantè Komè. Il servit de courtier entre le roi de Glidji et les négociants européens. Il fonda, à son tour, un ménage et eut au total 21 enfants dont dix garçons et onze filles. Il fut rejoint également par d’autres membres de sa fratrie, des alliés venus d’Agokpamé et d’autres villages voisins. La communauté Guin d’Aného s’agrandit et de nouveaux quartiers furent créés. L’un des fils de Latévi Ayiku du nom d’Akuété (un des triplés) devint plus tard roi des Akagban et prit le nom de Georges Akuété Zankli Lawson.

Il faut ajouter qu'au moment où la communauté Guin s’installa à Aného, les Ané y étaient déjà et avaient le quasi-monopole du commerce maritime. Toutefois, elle a pu se créer un espace au fil du temps. Aujourd'hui, Aneho abrite deux palais dont celui de Lolan (voir photos).

L'histoire du peuple Guin/Mina
L'histoire du peuple Guin/Mina
L'histoire du peuple Guin/Mina
L'histoire du peuple Guin/Mina
L'histoire du peuple Guin/Mina
L'histoire du peuple Guin/Mina

Le palais de Lolan qui donne une belle vue sur une berge lagunaire où l'on trouve des espaces de relaxation au pied des cocotiers et des espaces aménagés pour le drink.

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