Le but de ce blog est de parler de la beauté, de la famille et de la sexualité en prenant appui sur la communauté Guin et Mina. La communauté Guin et Mina a une culture riche de plus de 3,5 siècles mais peu connue. Aujourd'hui, cette communauté n'est visualisée qu'à travers les pratiques sexuelles peu positives d'une minorité de femmes guinnou ou Mina. Ce blog revisite l'organisation sexuelle du peuple Guin et Mina à travers le temps (approche diachronique) afin d'en tirer des inspirations susceptibles de façonner notre mode de vie contemporain. Mot clés : #Beauté, #Sexualité, #Famille, #Guin, #Mina
1 Mars 2020
D’après les récits oraux (croisés), l’espace culturel d’Agoué serait fondé au 19è siècle.
A en croire l’une des versions de l’histoire, pour des raisons commerciales, Comlangan et Lawson (deux rois des Guen) avaient lié une amitié avec Francisco de Souza Tcha Tcha (venu du Dahomey, l’actuel Bénin). Peu de temps après, une querelle opposa Comlangan et Francisco de Souza Tcha Tcha ; ce dernier aurait eu des relations charnelles avec l’une des épouses de Comlangan. Francisco de Souza Tcha Tcha fut expulsé et regagna Ouidah (au Dahomey).
Plus tard, une guerre de succession aurait opposé Comlangan[1] à ses cousins, Kponton et Anyakou Agba (deux fils du défunt roi Sokpon). Le roi Lawson, entre-temps, retourné à Kéta, sollicita et obtint un appui en armes de Francisco de Souza Tcha Tcha. Avec ses fidèles restés à Aného, le roi Lawson livra un dur combat avec Comlangan. Celui-ci fut blessé dans les combats et prit la fuite avec sa troupe par la voie fluviale. Ils atterrirent à Agoué en 1821.
En effet, arrivés à la hauteur d’Agoué, ils aperçurent une fumée et accostèrent. Ils suivirent la fumée et découvrirent sur les lieux Foliaon qui les accueillit aimablement. Ils s’y installèrent. Mais Foliaon ne résidait pas sur la terre d’Agoué à l’époque. Il en avait fait le lieu de ses activités économiques (champ, pêche, chasse de crabes). En journée, il y venait et en soirée il retournait chez lui à Agouègan (de l’autre côté de la rive dans le Togo).
Au fil du temps, Comlangan et sa cours, qui ont déjà érigé leur dynastie à Agoué, demandèrent à Folioaon de venir s’installer en permanence à Agoué avec eux. Foliaon accepta leur demande et s’installa définitivement à Agoué, dans le quartier appelé aujourd’hui Folicomè (c'est-à-dire le quartier de Foli).
Aujourd’hui, à Agoué, les descendants de Comlangan et ceux de Foliaon revendiquent les uns et les autres la fondation d’Agoué sur fond de tensions sociales, le roi contesté d’Agoué est un descendant de Foliaon.
[1] Comlangan fut le fils d’Ahrlonko, le deuxième roi de la dynastie des Quam Dessou (Ahrlonko est le neveu de Quam Dessou, c'est-à-dire le fils de sa sœur, il lui succèda à la tête de leur dynastie).
Sur le plan administratif, Agoué est localisé dans le département du Mono et précisément dans la commune de Grand-Popo (sur le territoire du Bénin). Agoué est l’un des sept arrondissements que compte ladite commune. En terme de superficie, la commune de Grand-Popo s’étend sur 289 km² dont seulement 15,57% de terres fermes, le reste est constitué de plans d'eau, de marécage, de zones inondables et de plage.
Agoué est une bande de terres située entre le fleuve Mono et l’océan Atlantique. C’est une presque zone balnéaire qui représente seulement 8% de la superficie totale de la commune de Grand-Popo mais habité par un cinquième de la population totale de cette commune ; ce qui fait d'Agoué le territoire le plus peuplé de la commune de Grand-Popo.
Tableau 1 : Répartition de la population sur le territoire de la commune de Grand-Popo
Les femmes, de tout temps, ont été en nombre supérieur au niveau de la commune de Grand-Popo et particulièrement à Agoué. Elles sont très actives dans les secteurs comme la pêche, la transformation et la commercialisation des produits halieutiques, la fabrication du sel, la culture maraîchère, la commercialisation des produits agricoles et autres. Elles s’organisent en associations de femmes ou en Groupement d’Intérêt Economiques (GIE). Les femmes constituent la cheville ouvrière de la commune et occupent une place de choix dans la politique de développement local (Capo-Chichi, 2006, p.14).
Selon les récits croisés, Agoué serait la première ville au Dahomey d'alors à avoir accueilli les missionnaires occidentaux. Hier comme aujourd'hui, les pratiquants de plusieurs religions se côtoient sans heurts dans cette petite cité quasi balnéaire : les chrétiens (catholiques et protestants), les musulmans, les prêtres, les prêtresses et autres adeptes des divinités endogènes, etc.
Yessouvito
Le puits emblématique construit par l'Union des ressortissants d'Agoué en ... (information à compléter).
Les images des anciennes églises catholique et protestante déjà démolies.
L'école primaire publique d'Agoué toujours en attente de rénovation.
L'ancienne maternité et la poste (la PTT toujours inchangée).