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Beauté-famille-sexualité

Le but de ce blog est de parler de la beauté, de la famille et de la sexualité en prenant appui sur la communauté Guin et Mina. La communauté Guin et Mina a une culture riche de plus de 3,5 siècles mais peu connue. Aujourd'hui, cette communauté n'est visualisée qu'à travers les pratiques sexuelles peu positives d'une minorité de femmes guinnou ou Mina. Ce blog revisite l'organisation sexuelle du peuple Guin et Mina à travers le temps (approche diachronique) afin d'en tirer des inspirations susceptibles de façonner notre mode de vie contemporain. Mot clés : #Beauté, #Sexualité, #Famille, #Guin, #Mina

Les atouts des femmes «GƐn»/Mina, volet1

« On ne naît pas femme, on le devient », cette logique de Simone de Beauvoir (1949), les «GƐn»/Mina en avaient fait leur tradition depuis de nombreux siècles déjà. Les «GƐn»/Mina misaient sur leurs filles, car c'étaient elles qui faisaient la renommée et l’honneur de toute la communauté dans un contexte d’échanges de femmes à l'époque de nos aîné.es. Les «GƐn»/Mina avaient travaillé à faire de leurs filles, des femmes désirées et voulues. Autrefois, selon le témoignage d’une aînée, c’était sur la base d’une simple photo que les jeunes filles « gagnaient leurs maris » (pour emprunter les termes des Burkinabé). La communauté «GƐn»/Mina recevait des demandes de femmes à épouser de partout à travers le monde. Rappelons que le peuple «GƐn»/Mina était un peuple de culture d’émigration ; il continue toujours de l'être. Les fils de la communauté émigrés ne désiraient que des filles «GƐn»/Mina comme épouses et au-delà des hommes «GƐn»/Mina, ceux de bien d’autres communautés les désiraient également. Et pour cause, les filles «GƐn»/Mina étaient de bonnes épouses ; elles étaient préparées à bien garder leurs époux et leurs foyers, en un mot, à bien jouer leurs rôles d’épouses et de mères.

 Volet 1 : Les qualités des femmes «GƐn»/Mina

 

Qu’il s’agisse des jeunes filles, des jeunes dames ou des femmes âgées, les femmes «GƐn»/Mina savent bien se mettre en valeur partout où elles vivent.

 

Les femmes «GƐn»/Mina sont très féminines, séduisantes par nature et de très bonnes épouses :

 

Les femmes «GƐn»/Mina ont l’art du « make-up » avant sa vulgarisation. L’expression célèbre « gnagan moulé guin ô » (il n’y a pas de vieille femme chez les «GƐn»/Mina), connue depuis des siècles, désigne les pratiques de séduction des «GƐn»/Mina à commencer par le maquillage. Jusqu’au bord de sa tombe, la femme «GƐn»/Mina doit se faire chic et restée attirante. L’habillement sexy, très classe sans verser dans la vulgarité, la Guinnou ne passe nullement inaperçue. Épouse au foyer, elle a l’art d’« allumer » son homme à tout moment, nuit comme jour : la règle de « ne jamais dire non », sinon « provoquer » ou « susciter » le désir chez son homme est appliquée au sens premier du terme. La sexualité occupe une place très importante dans l’harmonie du couple, on le dit souvent, c’est le sexe qui retient l’homme à la maison et la femme «GƐn»/Mina sait bien jouer sur ce terrain. En journée, elle doit être élégante, bien maquillée, attirante et séduisante. La nuit, elle doit être bien poudrée, odeur enivrante, en tenue légère et sans dessous, prête à faire voyager son homme au septième ciel. Si la tenue déjà envoûte l’homme, ses belles perles en rajoutent au décor, et tous les jeux sont dès lors permis.

De nuit comme de jour, la femme «GƐn»/Mina se montre très féminine par ses comportements, la douceur, le langage très mélodieux (il paraît que la langue guengbé ou mina est par nature une langue des amoureux de par sa tonalité chansonnante).

 

[1] Fofo, en guengbé, signifie grand frère ; dada = grande sœur ; tassi = tante.

 Les atouts des femmes «GƐn»/Mina, volet1

Encadré n°2 : Conseils aux femmes sur leur sexualité

Le sexe ne consiste pas à faire des enfants. Vous devez être une femme différente de votre mari à chaque fois. Séduisez votre mari, n'autorisez pas toujours votre mari à demander le sexe, il ne doit pas y avoir de calendrier pour le sexe.

Soyez créative, ne soyez pas prévisible. Donnez-lui ce qu'il veut. Si vous perdez de l'influence sur votre mari, vous avez perdu la féminité. Faites partie de votre mari.

Permettez à votre mari de vérifier tout et de sortir à tout moment. Quand un homme est sexuellement satisfait, il est émotionnellement stable. Arrêtez de dire : *est-ce de la nourriture?* OUI, LE SEXE EST UN ALIMENT ! Arrêtez de lui dire que vous avez des maux de tête et des douleurs à l'estomac ou que vous êtes fatiguée, parce que vous ne voulez pas avoir des rapports sexuels.

En tant que femme, essayez d'investir spirituellement pour que vous puissiez le soutenir adéquatement.

Construisez-vous comme son guerrier de prière afin que vous ne soyez pas forcés de prier à la fin de votre vie. Ne laissez pas votre mari vous fournir tous vos besoins, il n'est pas une machine à faire de l'argent. Le fer aiguise le fer, essayez de le gagner réciproquement.

Vous êtes censés vous soutenir spirituellement, financièrement, physiquement et moralement par l'épaisseur et l'épaisseur. Vous êtes un constructeur ... Une femme sage construit sa maison. Les femmes ont besoin de sagesse pour construire leur maison. Ne soyez pas trop franche, sachez quand parler, quand écouter et quand être silencieuse.

Aimez votre mari de tout votre cœur. Ne lui dites jamais : *si ce n'est pas à cause de mes enfants ...* Rappelez-vous que vous l'avez connu avant l'arrivée de ces enfants.

Amusez votre mari, mettez sa tête sur votre coffre et priez pour lui. Donnez-lui des bisous non annoncés de l'arrière ... waohhhhhh, ne soyez pas trop sage pour ne pas l'embrasser en public. Il est votre mari pour l'amour de Dieu !

Soyez romantique, c'est bon pour le cœur.

Certaines personnes ne se réjouissent pas que vous soyez heureux dans ce mariage. Prouvez-leur qu'ils sont dans l'erreur en leur montrant que vous l'aimez et qu'il est votre couronne, que vous vous sentez toujours bien quand vous le tenez.

Ne vous mettez pas dans la peau d'une femme de 50 ans alors que vous avez encore moins de 40 ans, ça rend les hommes fous. Respectez toujours votre âge ou votre corps.

Source : https://www.facebook.com/BrothersConsulting225/, le 18 mai 2018.

 

De tels conseils, les filles «GƐn»/Mina les maîtrisent déjà bien avant de devenir épouses : ces notions sont intégrées à leur éducation, c’est au bercail qu’elles sont éduquées en tant que futures épouses. Elles savent surtout entretenir leur sexe, le garder ferme et toujours frais comme une jeune fille à peine dévirginisée « cela donne à l’homme l’impression de connaître sa femme pour la première fois, cela ajoute du « piment » pendant l’acte sexuel », nous confie une aînée, interrogée sur la question :

« […] surtout les jeunes filles d’Agoué faisaient de très bonnes épouses au point où, de partout à travers le monde, les émigrés envoyaient des demandes d’alliance afin que l’on puisse leur trouver des épouses à Agoué. Effectivement, les jeunes filles qu’on leur envoyait comme épouses faisaient la différence : elles entretenaient bien leur foyer, prenaient soins de leurs époux et de leurs enfants. Et même en terme de pudeur, les jeunes filles restaient intactes, c’étaient leurs conjoints, les premiers à les ″dévirginiser″ [perte de virginité] » (Grand-mère Assiaba, 80 ans).

Il en ressort que les jeunes «GƐn»/Mina d’Agoué d’autrefois étaient non seulement des épouses modèles mais également de bonnes maîtresses de maison et des mamans attentionnées.

 

Les femmes «GƐn»/Mina sont des épouses économes et économiquement très actives :

 

« Elles n’ont pas besoin de beaucoup d’argent pour te servir un bon repas », nous laisse entendre un enquêté ; « elles n’attendent pas que ce soit toujours l’homme qui donne l’argent dans le ménage », dit un autre enquêté. Et pour cause, les filles «GƐn»/Mina sont ainsi éduquées. Mener une activité génératrice de revenus, fait partie intégrante de la socialisation des filles en milieu «GƐn»/Mina. Elles sont éduquées à être autonomes ou à s’en sortir financièrement avec ou sans un homme dans leur vie. Être sous le toit d’un homme est une valeur ajoutée à leur vie et dès lors elles ne veulent pas se laisser prendre en charge intégralement, bien au contraire, elles veulent bien aussi être un soutien financier pour leurs époux, leur dignité de femme en dépend. Ainsi, en plus de ses nombreuses tâches au foyer, la femme «GƐn»/Mina doit être économiquement active pour s’épanouir pleinement.

S’agissant des repas de qualité à peu de coût, les femmes «GƐn»/Mina en ont particulièrement le secret. Mais, en réalité, il s’agit simplement d’un atout venant de leur éducation : l’art de cuisiner s’apprend depuis le bercail et fait corps au processus de socialisation. À peine sortie du lait, la petite fille doit prendre son minuscule tabouret et s’asseoir tout près de sa maman ou de sa grand-mère au moment de la cuisine. Vers l’âge de cinq, six ans, quelques tâches légères commencent à lui être attribuées : comme écraser les condiments, rassembler les ingrédients devant servir à la préparation du repas, etc. Vers l’âge de huit, neuf ans, elle peut déjà préparer quelques mets légers en petite quantité. C’est le principe de la progressivité de sorte à faire d’elle une jeune adulte douée en cuisine déjà vers l’âge de dix à douze ans. Ce principe s’applique également à l’apprentissage à l’art de devenir maman.

 

Les femmes «GƐn»/Mina sont des éducatrices très douées :

 

Le milieu «GƐn»/Mina a une tradition des centenaires de pratiques d’émigration. Autrefois, c’étaient les hommes qui voyageaient de ville en ville sur le territoire africain ou en Occident en quête d’un mieux-être. Généralement, arrivée dans une ville, les «GƐn» se regroupaient dans un espace donné pour former progressivement leurs quartiers comme le cas de Guinkomin (quartier des Guin) à Cotonou, Guingbo (ou «GƐn») à Accra, plusieurs quartiers à Lomé, etc. Pendant que les hommes émigrent, les femmes gardaient la maison et s’occupaient de l’éducation des enfants ; elles assuraient à la fois le rôle de mères et de pères. De bas âge jusqu’à leur autonomisation, les mamans et les grand-mères (le plus souvent) travaillaient à ce que les enfants (filles comme garçons) deviennent des personnes responsables. Certains hommes émigrés assurent les charges financières de la famille, mais d’autres ne le font pas et dans ce dernier cas, il revient également aux femmes de mener des activités économiques pour subvenir aux besoins financiers de la famille. Quoi qu’il en soit les femmes «GƐn» sont de célèbres commerçantes (comme le cas des Nana Benz à Lomé) ; cette pratique date depuis le temps de nos ancêtres qui commerçaient avec les Occidentaux. Plus tard, avec l’émigration accrue des hommes de la communauté voire des femmes dans certaines familles, les femmes qui sont restées cumulent leurs activités économiques avec leur rôle d’éducatrices, à défaut, ce dernier rôle est délégué aux grand-mères.

Il est aussi un fait que dans la communauté «GƐn»/Mina, les hommes décèdent plus tôt que les femmes. Rares sont les hommes qui atteignent l’âge de 80-90 ans, alors que les femmes âgées de cet ordre sont très nombreuses dans ladite communauté. Dans ce contexte également, les femmes n'ont pas d'autres choix que de prendre leurs responsabilités d’éducatrices à bras-le-corps.

 

Les autres qualités des femmes «GƐn»/Mina :

 

Outre les atouts ci-dessus indiqués, il ressort des témoignages que les femmes «GƐn»/Mina sont particulièrement joviales, accueillantes, respectueuses et soumises tout en gardant une grande liberté d’opinions et d'esprit. Il est quasi impossible d’interdire à la femme «GƐn»/Mina de s’exprimer librement ou de dire ce qu’elle pense.

Par ailleurs, l’éducation que reçoit la femme «GƐn» ne lui permet pas de médire des autres ou de papoter à longueur de temps. Chez les aînées, une telle attitude est quasi impossible : l’enfant qui montre ces élans de bavardages inutiles ou d’intrusion dans la vie d’autrui est rapidement ramené à l’ordre par des fouets.

 Les atouts des femmes «GƐn»/Mina, volet1
 Les atouts des femmes «GƐn»/Mina, volet1
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