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Beauté-famille-sexualité

Le but de ce blog est de parler de la beauté, de la famille et de la sexualité en prenant appui sur la communauté Guin et Mina. La communauté Guin et Mina a une culture riche de plus de 3,5 siècles mais peu connue. Aujourd'hui, cette communauté n'est visualisée qu'à travers les pratiques sexuelles peu positives d'une minorité de femmes guinnou ou Mina. Ce blog revisite l'organisation sexuelle du peuple Guin et Mina à travers le temps (approche diachronique) afin d'en tirer des inspirations susceptibles de façonner notre mode de vie contemporain. Mot clés : #Beauté, #Sexualité, #Famille, #Guin, #Mina

Un regard d'ordre religieux sur les unions prohibées et celles autorisées

Avec l’avènement du christianisme, les mariages entre proches parents ont été progressivement interdits jusqu'à un certain nombre de degré de consanguinité (Godelier, 2010). En effet, dans les anciennes lois bibliques, l’inceste et d’autres comportements sexuels déviants comme la sodomie, la zoophilie sont considérés comme des actes à l'état de nature, ou comme des sacrilèges (Parat, 2004) et donc sont interdits. Au départ, et ce, jusqu’au XIIIe siècle, les mariages étaient interdits jusqu’au 7e degré de parenté dans le cercle des consanguins et des affins. Voici les termes dans lesquels ces interdictions étaient formulées dans Lévitique 18, 6-16 :

« 6 Nul de vous ne s'approchera de sa parente, pour découvrir sa nudité. Je suis l'Eternel. 7 Tu ne découvriras point la nudité de ton père, ni la nudité de ta mère. C'est ta mère : tu ne découvriras point sa nudité. 8 Tu ne découvriras point la nudité de la femme de ton père. C'est la nudité de ton père. 9 Tu ne découvriras point la nudité de ta sœur, fille de ton père ou fille de ta mère, née dans la maison ou née hors de la maison. 10 Tu ne découvriras point la nudité de la fille de ton fils ou de la fille de ta fille. Car c'est ta nudité. 11 Tu ne découvriras point la nudité de la fille de la femme de ton père, née de ton père. C'est ta sœur. 12 Tu ne découvriras point la nudité de la sœur de ton père. C'est la proche parente de ton père. 13 Tu ne découvriras point la nudité de la sœur de ta mère. Car c'est la proche parente de ta mère. 14 Tu ne découvriras point la nudité du frère de ton père. Tu ne t'approcheras point de sa femme. C'est ta tante. 15 Tu ne découvriras point la nudité de ta belle-fille. C'est la femme de ton fils : tu ne découvriras point sa nudité. 16 Tu ne découvriras point la nudité de la femme de ton frère. C'est la nudité de ton frère »

 

Mais face aux difficultés croissantes, dans toutes les classes sociales, à trouver de conjoint(e)s, l’Église fut contrainte de réduire le champ des interdits successivement au 4e degré puis au XIXe siècle jusqu'à aujourd'hui au 2e degré de parenté (Godelier, 2010).

L’ordre chrétien a également permis de commuer la nature même de l’alliance. Ainsi, le mariage qui était autrefois une affaire de familles et de lignées était devenu un sacrement devant être célébré dans un lieu saint. Partant de là, un homme et une femme qui s’unissent charnellement devant le saint sacrement ne forment désormais qu’une seule et indivisible chair, una caro (Ibidem). Ce qui en découle comme conséquences sur l’organisation de la famille et de la parenté dans les sociétés concernées est que désormais les affins se transforment en consanguins. Ainsi, les interdits d’union entre proches ont été également étendus aux affins (les proches parents de l’époux ou de l’épouse).

Un regard d'ordre religieux sur les unions prohibées et celles autorisées

Il en va autrement dans le monde musulman même aujourd’hui encore. Les règles du mariage sont ici définies par le Coran et plus ou moins appliquées strictement par les croyants. Selon le code coranien, un homme a droit à quatre épouses, et à des concubines. Et au regard de ce que l’on nomme aujourd’hui le « mariage arabe », l’épouse préférée est la fille du frère du père (la fille de son oncle paternel qui est en fait une cousine parallèle, voir plus haut). Autrement dit, il s’agit d’un membre du lignage paternel, la femme la plus proche d’une sœur germaine. Si la sœur reste toujours interdite au mariage par Ego, sa cousine parallèle lui est autorisée, pour ne pas dire lui est recommandée, dans le « mariage arabe ». À l’inverse, dans le « mariage arabe », une femme aussi prendra pour époux préféré son cousin du côté paternel (Godelier, 2010). Or, en règle générale, l’union avec les cousins et cousines parallèles est interdite pour des raisons de consanguinité.

Toujours dans le régime musulman de l'union, la deuxième épouse peut être une cousine du côté maternel, la troisième épouse une femme issue de la même tribu ou communauté, la quatrième épouse une femme issue d’un autre groupe social ou tribal (Ibidem). Il va s’en dire que le régime musulman cumule les principes du mariage entre soi (l’endogamie) et ceux du mariage avec des personnes hors du cercle des proches (l’exogamie). Dans ce régime, les unions sont généralement arrangées au sein d'un groupe social ou entre familles ; toutefois, l'Ego dispose aussi du droit d'un libre choix de l'une de ses conjointes en dehors de ses cercles d'appartenance. C'est pour dire qu'il s’observe, dans ce régime musulman de l'union, une cohabitation des principes de l’endogamie avec ceux de l’exogamie. Les normes chrétiennes et musulmanes diffèrent sur ce plan. Ces deux grandes religions ont donc des vues différenciées sur le cercle des proches interdits d’inceste de même que sur le régime (monogamique ou polygamique) de l’union.

Très bonne lecture à vous, chers lecteurs et chères lectrices

Très bonne lecture à vous, chers lecteurs et chères lectrices

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